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Boost # 5. Arrêt sur image

Bonjour à toutes et tous !


Dans mon dernier article, je vous ai promis de vous parler des obstacles que rencontrent les entrepreneurs, indépendants et chefs d’entreprise (il n’y a pas qu’eux qui sont concernés, c’est certain). Cependant, avant de publier une série d’articles concernant les obstacles que nous rencontrons le plus fréquemment et nous empêchent d’atteindre nos objectifs et les manières de les contourner de manière constructive, j’ai envie de faire un petit arrêt sur image.


En fait, deux !


Le premier, court mais important, concerne une petite mise au point pour ne pas froisser mes lectrices. Lorsque je parle de l’indépendant, de l’entrepreneur ou du dirigeant, je parle de la fonction, de l’état d’esprit, de la mission, du statut, et jamais du genre. L’époque où seuls les hommes étaient patrons ou indépendants est laaaaaargement révolue, et c’est tant mieux ! Voilà qui est dit !

J’en viens au deuxième point et sujet principal de mon article. Je vous expliquais précédemment quelle était ma mission de vie (qui est devenue mon activité principale) : booster la performance de son entreprise sans s’oublier.

J’ai étudié le sujet en détail et je me suis focalisée sur tous les moyens d’impacter positivement l’équilibre de l’entrepreneur pour lui permettre d’assurer la croissance de son business.


En quoi la santé de l'entrepreneur et celle de son activité sont-ils liés ?

Il existe, entre la santé de l’entrepreneur et celle de son activité, un lien fort que la majorité d’entre nous préfère ignorer. Parce que pèsent sur les seules épaules de l’entrepreneur de lourdes responsabilités, et ce même s’il est secondé, s’il a une équipe, s’il est entouré d’un comité de direction.

Parce que plus petite est l’entreprise, plus grande est sa dépendance envers son dirigeant.


Et pourtant, si la santé de l’entrepreneur est le premier actif immatériel de son entreprise et le plus précieux même, elle ne semble toutefois pas intéresser grand monde, même pas l'intéressé, lui qui se voit souvent capable de tout supporter au nom de son entreprise.

La santé de l’entrepreneur passe systématiquement sous silence et n’intéresse que son banquier qui tient à couvrir le plus sereinement possible ses risques lors de l’octroi d’un crédit par exemple. Parce que le lien entre la santé de l’activité et la santé de son dirigeant, lui il le connait !!!


Par ailleurs, …. Comme l’écrivait Olivier Torres dans son livre « La santé du dirigeant, de la souffrance patronale à l’entrepreneuriat salutaire » : « il y a plus d’études sur la santé des baleines bleues que sur celle des entrepreneurs ». C’est dire !

Il n’y a qu’à se pencher sur la pléthore d’études et d’efforts qui se focalisent de manière exclusive sur les risques, les conditions de travail et la santé des salariés. Bien sûr, c’est essentiel !!!! Et ceci a été rendu possible en grande partie grâce à l’efficacité et à la réactivité des syndicats.

Mais il est triste de constater qu’on s’intéresse bien peu au patron d’entreprise et à sa santé. Trop souvent sont scrutés, analysés, critiqués ses faux pas et ses mauvaises décisions, les bonnes décisions étant simplement normales. Et puis les initiatives visant à le défendre, l’accompagner ou l’entourer sont encore trop peu visibles, limitées et difficiles d’accès.

Pourtant, nous le savons tous, sans patron, pas d’emplois. Sans emplois, pas d’employés, logique ! Non ?


Ce qui est encore plus préoccupant, c’est que plus l’activité est petite, plus l’interdépendance du couple « santé / croissance » est importante et plus l’entrepreneur devrait prendre soin de lui car un problème de santé majeur peut signer l’arrêt très rapide voire définitif de l’entreprise. Lorsque mon frère est décédé d’un accident de voiture, c’est exactement ce qu’il s’est passé ! Et pourtant, malgré l’importance de la santé du dirigeant, c’est exactement le contraire qui se produit tant il a de préoccupations à gérer seul et dans un espace-temps trop limité.

Bref, la santé est un sujet tabou dans l’entrepreneuriat dont on ne parle que trop rarement, et seulement lorsque des problèmes sérieux, voire irrémédiables mettent clairement l’activité en péril. Dans ces cas-là, on est prêt à remuer ciel et terre pour changer les choses. Et parfois, il est simplement trop tard.


Et si nous n’attendions plus pour mieux fonctionner sans s’oublier ?


Notre vie ne devrait pas se résumer à notre business. Bien au contraire ! Notre business est censé nous apporter une source de revenus, d’épanouissement, de confort, de reconnaissance, et de challenge au bénéfice de notre vie. Il ne devrait certainement pas nous placer dans un perpétuel inconfort, sous la pression de devoir en faire toujours plus, coincés au centre d’une machine aux allures de prison, pesante et oppressante.

Ce que je constate, c’est que nous sommes souvent contraints et forcés d’aborder les choses à l’envers, de vivre pour travailler au lieu de travailler pour vivre, ce qui nous handicape au lieu de nous porter.


Et si on changeait de lunettes ?


Pourquoi y a-t-il parmi nous une majorité d’entrepreneurs dont la journée est trop courte pour arriver à bout de tout, qui rentrent le soir épuisés, d’une humeur massacrante, qui n’ont plus aucune énergie, ni l’envie de s’occuper de quoi que ce soit, surtout pas des enfants et encore moins de leur conjoint, qui n’ont qu’une envie, celle de se mettre en mode pause pour une petite régénération jusqu’au lendemain ?

Pourquoi faut-il toujours mettre notre business en première priorité pour nous rendre finalement compte que ce n’est pas en se rendant hyper-disponible, que dis-je, esclave de l'entreprise, que cela fera de nous de super capitaines de navire !

Parce qu’il faut mener notre business en prenant en considération un nombre très large de paramètres contraignants dans un environnement mouvant et stressant : le marché, les concurrents, les prix, l’innovation, les lois, les taxes, les équipes, les syndicats, les organismes financiers, les actionnaires… Ce sont des facteurs de pression externes incontournables. Sont-ils les seules causes de notre mal-être ?


Non !


Le fait est que nous ne nous permettons pas un temps d’arrêt pour comprendre quelle est l’origine du problème, ni le temps de trouver une solution pour le régler !!!! Nous attendons trop souvent que le problème ait la taille d’une montagne pour tenter de trouver une solution.

Parce que changer les choses risquerait de nous prendre trop de temps, d’énergie, d’argent peut-être sans compter qu’il faudrait s’habituer… et notre cerveau n’aime pas le changement, il aime la routine…

Parce que nous avons d’autres préoccupations plus importantes ….


Et pourtant, terminer la journée sur les genoux avec le sentiment de n’avoir rien fait d’autre qu’éteindre des incendies est-il vraiment satisfaisant ?


Et oui, il faut bien l’admettre …. Souvent, le problème….. c’est NOUS …. !


Notre éducation nous a appris à nous occuper des autres avant de nous occuper de nous. Nos croyances limitantes ont légitimé le principe selon lequel pour réussir, il faut travailler. Beaucoup ! Il faut se sacrifier.

Bien souvent, si on ne montre pas qu’on travaille beaucoup (je dis bien montrer), on n’est pas de bons entrepreneurs….

Si nous nous persuadons que travailler à ce rythme en s’exposant à de telles conséquences est normal, nous ne pouvons évidemment pas trouver la motivation d’améliorer les choses durablement…

En attendant, nous tirons sur l’élastique encore et toujours plus, et un jour … il casse !!

Prendre conscience des enjeux de retrouver et de maintenir un équilibre vital entre sa vie et son entreprise, prendre conscience des obstacles, des freins qui nous empêchent d’avancer et de nous épanouir et les contourner sont deux étapes essentielles pour retrouver son souffle et redevenir un atout de son entreprise.

Derrière chaque obstacle se cache une occasion de grandir, à condition de prendre conscience de ce qui coince et d’avoir envie de le corriger.


Au cours de la journée avec les bonnes croyances, le fonctionnement adéquat et des objectifs clairs, nous pouvons poser des actes qui pourraient durablement changer les choses.

Et pourtant …c’est tellement plus facile de ne rien changer. De démarrer la journée avec un esprit positif et sans doute naïf que la journée se passera comme prévu… !

La motivation non plus ne viendra pas toute seule. Elle a besoin de carburant pour s’enclencher. Les neuroscientifiques appellent cela l’énergie d’activation.

C’est la force qui est requise pour faire changer ce que nous faisons en mode de pilotage automatique, vers ce que nous voulons faire consciemment et dans un but précis.

C’est prendre ENFIN conscience que la douleur ressentie en ne changeant pas les choses est plus importante que la douceur de ne rien faire.

Mais malgré la douleur que peut représenter une situation épuisante, malgré qu’il existe tant de solutions, allons-nous les appliquer ? Non, c’est tellement mieux de râler sur la situation !

C’est pourtant si simple !!!!!

Simple à comprendre ... mais PAS FACILE A IMPLÉMENTER.


Au début il faut un peu se forcer parce que nous fonctionnons par habitude. Et oui, l’être humain est une créature qui aime la routine.

Vous est-il déjà arrivé de lire un livre et de vous dire : « Je sais que je viens de lire cette page, mais je n’ai aucune idée de ce que j’ai lu » !

N’avez-vous jamais eu la sensation bizarre d’arriver chez vous après un trajet en voiture sans vous rappeler de la route empruntée ?

Vous n’étiez pas endormi, ni même inconscient, votre cerveau était juste en mode automatique. Cela fonctionnait mais juste à un tout petit niveau de conscience… Cela m’est arrivé tant de fois !!!

C’est ce que l’on appelle le « pilotage automatique » : mon corps est ici, mon esprit est ailleurs.


La routine, c’est notre pilote automatique, mais c’est aussi notre plus grand danger.


Ces moments sont comme des pertes de conscience durant lesquelles on agit comme on l’a toujours fait sans se demander si et comment nous pourrions faire autrement. Dans ces moments-là, nous manquons cruellement de vigilance, nous passons à côté événements, d’éléments-clé qui pourraient changer la donne si nous en avions conscience. Nous prenons des décisions qui ont peut-être fonctionné dans certains contextes, mais ne sont pas appropriées à d’autres.

Tout cela se produit car la vitesse à laquelle nous voulons faire les choses nous place trop fréquemment à un niveau de conscience très bas.

Remonter son niveau de conscience, c’est prendre du recul, prendre le temps d’observer la situation et décider de prendre une autre direction pour avancer. C’est décider de ne pas faire « comme d’habitude » mais décider de changer d’habitude pour mieux fonctionner.

Et cela commence avec les mêmes 3 questions que lorsqu’on formule des objectifs :


1. Vers où voulons-nous aller ?

2. Qu’est-ce qui nous en empêche ?

3. Quel serait le meilleur moyen d’y arriver ?


Changer est un défi ! Troquer des habitudes qui nous freinent et qui sont bien ancrées en nous depuis toujours pour d’autres, même beaucoup plus utiles et constructives, cela prend du temps, cela décourage même. Selon une étude publiée en 2009 dans l’European Journal of Social Psychology », cela prend même en moyenne 66 jours.

C’est tellement long qu’on a, au cours de ces 66 jours, toutes les occasions de reprendre nos vieilles habitudes, c’est tellement plus facile et confortable finalement. Et puis n’avons-nous pas déjà assez de choses auxquelles penser comme ça, pour encore y rajouter encore une couche de changement ?

Ce besoin de se ressourcer, de souffler pour prendre soin de soi, de pratiquer un sport, de juste ne rien faire, ce n’est pas dans nos habitudes, ce n’est même pas dans notre éducation.


Et si on décidait de remettre ce besoin d’équilibre à sa place en intégrant enfin à quel point c’est essentiel ?


On peut agir sur notre fonctionnement, sur nos attitudes face aux autres, inspirer nos collaborateurs à faire de même et ainsi avoir un impact au-delà de notre équilibre, sur l’équipe et la performance de l’entreprise.

Les dispositifs pour changer les choses sont nombreux et simples mais ils ne sont pas faciles à mettre en place car ils nous placent momentanément dans l’inconfort, dans l’effort de réfléchir au changement alors que sans le changement on fait …. avec ce petit niveau de conscience là…


Je terminerai avec cette célèbre citation d’Abraham Lincoln qui illustre merveilleusement cet article :


J'espère que mon article vous a plu !! Dès le prochain, je rentre dans le vif du sujet avec l’analyse des obstacles les plus fréquents et leurs solutions. A paraître : Quand on n’a pas de limites !

A la semaine prochaine ! Portez-vous bien !!!


Laetitia








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